Malavoy 101

MONTRÉAL – Tout minoritaire qu’il soit, le Pécul a-t-il pris le pouvoir en faisant voter du monde qui n’en avait pas le droit ? O.K., c’est une joke. N’empêche que la nouvelle ministre de l’Éducation a fait une petite Marceau d’elle-même lorsqu’elle a décrété :
1 ) qu’elle allait retirer les subventions aux institutions d’enseignement privées si celles-ci n’intégraient pas les étudiants qui forcent les profs à faire du nivellement par le bas ; 2 ) qu’elle allait réviser les cours d’Histoire dans nos écoles pour faire meilleure place à la question de l’indépendance ; 3 ) qu’elle allait mettre la pédale douce à l’enseignement de l’anglais au primaire.
Pendant ce temps, la première Première ministre était en Afrique avec le ministre des Affres montréalaises et le chef des cons… laissez-moi finir, le chef des conservateurs.
Ouf ! les quatre prochaines années vont être longues. Qui, le prochain, va inventer quelle bêtise ?
Elle a pourtant vu pleuvoir, Mme Malavoy, elle qui à une autre époque n’a pas attendu d’avoir le droit de vote pour l’exercer. Pourquoi n’a-t-elle pas d’abord réuni les sous-ministres et les fonctionnaires qui connaissent quelque chose sur le sujet pour leur demander de lui faire un état des lieux de l’intérieur et de lui expliquer les choses de la vie étudiante ?
Sur le point 1, la nouvelle ministre s’est fait mettre à sa place assez vite sous plusieurs arguments, l’un d’eux étant qu’un certain nombre d’écoles publiques exercent ouvertement une forme de discrimination, na. Sur le point 2, elle est tout simplement sans défense, les cours d’Histoire dispensés à nos jeunes sont peut-être pourris, il n’appartient pas à la ministre d’en rédiger le nouveau cursus. Sur le point 3, je dis à la madame que je m’inquiète moins de l’avenir du français au Québec qu’à l’avenir de mon fils ; lui, il parle français, anglais, russe, un peu le géorgien, il a pris des cours d’allemand et de tchèque, il veut apprendre le latin et dans les institutions privées qu’il visite en ce moment, il appert qu’il devra aussi apprendre l’espagnol au cours des cinq prochaines années. Et il peut vous baragouiner quelques mots en mandarin. Combien de langues viens-je de nommer ? Neuf ? Ah bon ! Ses notes en français sont excellentes et il pousse le crayon mieux que nombre d’adultes québécois francophones – ce qui entre nous n’est pas très difficile.
Bon, et pendant ce temps, la trudeaumanie vient de se trouver un nouveau prénom : Justin.
– Pôpa, m’a dit ce matin mon polyglotte en herbe avant de partir pour l’école, je pense qu’il va devenir premier ministre.
Peut-être devrais-je consacrer moins de temps le matin à la lecture des journaux et plus à regarder les appartements à louer à Prague, à Paris, à Rome ou à Berlin…

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